Les registres paroissiaux ne sont sensés contenir que les actes de baptême, mariage et sépulture, les abjurations, les listes de communiants… que des trucs religieux, sauf que certains curés, pour notre plus grand plaisir, y écrivaient aussi des anecdotes sur leur paroisse ou leur époque.
C’est le cas de Naveil, quelqu’un, en fin d’année, utilisait ses registres pour y noter des évènements de toute sorte, comme en 1743, lorsqu’il indique que lorsque l’église a été volé, le curé Regnard n’avait pas bien fermé la porte ou, comme il n’y voyait pas, peut-être avait-il enfermé les voleurs dans l’église.
Voilà, une nouvelle : l’église a été volée et le curé Regnard était presque aveugle… ce n’est donc pas le curé qui écrit.
En 1742, on apprend que l’église de Lisle a été cambriolée. On a volé les vaisseaux sacrés et profané les hosties. On a aussi volé les ornements de la Chapelle de Villedieu. Il semblerait que des mécréants aient écumé le secteur sans peur de Dieu ni des hommes.
La même année, le feu a détruit six maisons de la paroisse. Et les commentaires sur les saisons avec les moissons, la qualité du vin, les guerres, défilent année après année.
Il dresse même la liste des curés morts dans l’année, aux alentours.
Ce chroniqueur nous offre quelque chose de rare, une fenêtre ouverte sur le passé de nos ancêtres et sur leur vie quotidienne. Malheureusement, cela ne dure que quelques années. J’aimerais tant qu’ils aient été plus nombreux comme lui.
