Les outils imparfaits, quel sujet de prise de tête !!!! Il me vient grâce à 1J1P et son tour de France 2016 de l’indexation des fiches de mémoire des hommes.
Il existe deux sortes d’outils imparfaits : les outils produits par les généanautes (généalogistes publiant sur internet leurs généalogies ou leurs dépouillements) et les outils produits par les archives issus du “recopiage”.
Dans le premier cas, inutile de vous en faire une vaste démonstration, car je pense que beaucoup d’entre vous y ont eu affaire.
Il s’agit de ces erreurs, de bonne ou mauvaise foi, mises sur un arbre généalogique ou dans un dépouillement et qui sont publiées sur le net. Elles sont souvent reprises par d’autres généanautes qui pratique le recopiage-collage sans “réflexion”.
Comment pallier à ces erreurs ? Tout simplement en vérifiant sur les actes originaux. C’est une démarche à avoir pour tout généalogiste.
C’est une démarche obligatoire lorsque l’on est généalogiste professionnel.
Chaque ligne d’une généalogie, chaque allégation avancée dans vos comptes rendus de dossier doivent être étayées par les actes originaux.
Si ces actes n’existent plus et que vous ne pouvez pas, par un autre moyen, confirmer leur véracité, vous devez indiquer des réserves et la source du renseignement. De toute manière, vous devez toujours indiquer vos sources (côtes des documents, dépôt d’archives).
Le deuxième cas est plus “pervers” car nous avons tendance à prendre pour totalement véridique ce qui provient des documents anciens trouvés dans les archives…………….. mais certains sont issus du recopiage de l’époque avec toutes les erreurs du recopiage (mauvaise lecture, mauvaise réécriture,mauvaise interprétation).
Si je prends l’armée comme exemple, les fiches des morts pour la France et les feuillets matricules en sont la preuve. Ils sont sujets à erreurs.
Un exemple ? Merci 1J1P
Charles Casimir Benoit, né à Saint Maixant dans les Deux-Sèvres en 1866. Il est indiqué sur sa fiche “mémoire des hommes” que son matricule est le 693 au recrutement de Granville dans la Manche. Aucun lieu de transcription de décès n’est indiqué, juste la mention “domicilié en dernier à Granville”. Sauf que le matricule 693 de Granville n’est pas lui. En fait, il est sur le recrutement de Dijon, en Côte d’Or, au 693.
Mieux ?
François Jean Marie Baudry. Là, il s’agit d’un conflit entre le feuillet matricule et la fiche mémoire des hommes.
Il est né en 1894, classe 1914 mais sa fiche mémoire des hommes indique classe 1915. Le matricule est bon mais pas le prénom. Il est indiqué Francis sur mémoire des hommes. Si vous cherchez François, le moteur de recherches ne trouvera rien.
Et les erreurs s’enchaînent………. si sa fiche “mémoire des hommes” indique après correction qu’il est mort le 25/09/1915 à Souains, au 3e RIC, son feuillet matricule indique que le 25 septembre il a été blessé au combat au 53e RIC, qu’il est passé au 3e RIC le 26 septembre et qu’il est mort le 1er octobre.
Le feuillet matricule indique un avis du ministère de la guerre le 5 novembre 1915 alors que la fiche “mémoire des hommes” indique un jugement déclaratif de décès le 29/10/1924.
Le seul moyen de trancher ? Accéder à ce jugement déclaratif de décès.
On continue ? Erreur flagrante de recopiage :
Maurice Joseph Louis Beguin, né en 1883 à Eu (Seine Maritime). Sa fiche mémoire des hommes indique matricule 44 de la classe 1902 au recrutement de Granville. Tout est faux. Il n’est pas le 44 de 1902 à Granville ni en 1903 (ce qui serait logique) ni dans les autres bureaux de la Manche ni de la Seine Maritime (on ne sait jamais !!! fallait bien vérifier) ni 44 ni rien d’autre. En plus, il a été tué à l’ennemi le 16 juin 1913 !!!
Là aussi il va falloir consulter le jugement déclaratif de décès.
Alors attention. Ces outils nous sont précieux car bien souvent, ils donnent la bonne réponse, à défaut de réponse directe, ils nous guident dans nos recherches mais parfois, ils nous envoient dans le mur.
Mais dans le cas des documents d’archives ? Comment voir et éviter l’erreur ? En croisant les données et les renseignements. Ne pas se contenter d’un document donnant une information. Chercher un autre document qui va la confirmer.
Et toujours vérifier sur les actes originaux………… C’était la leçon du jour sur les outils imparfaits.
1) Casse tête chinois du soldat introuvable : La fiche matricule du soldat Louis Emmanuel Bossard, tué le 26 août 1914 à Avesnelles indiquait qu’il était né le 16 juin 1892 à La Jarrie; sa fiche de MPF qu’il était né le 16 juin 1892 à Bouhet. Sauf qu’aucun acte de naissance ne se trouve dans les 2 communes citées. Je décide donc d’explorer les TD de toutes les communes du canton de La Jarrie, en vain. Alors je me dis qu’il a sans doute été enregistré sous un autre nom, et me voilà à chercher tous les Louis Emmanuel nés le 16 juin 1892 dans le canton. J’en trouve un à Anais, né de père inconnu et enregistré sous le patronyme “Dillot”. Sa mère s’est ensuite mariée avec un nommé Bossard qui l’a adopté.