Le coeur de son frère

Saint Jean Froidmentel, le 23 février 1871, deux hommes de la commune, Etienne Duru, meunier et Hippolyte Barreault, farinier, font à la mairie la déclaration suivante : le 16 novembre 1870, vers le soir, un franc-tireur de la Dordogne, âgé de 25 à 30 ans, a été tué, près de la Cabonnière, sur la commune de Morée, par une balle qui l’a frappée au coeur, tirée par les prussiens.

Ses camarades l’ont porté jusqu’au champ, près du moulin de Vernouillet, où ils demeurent et l’y ont inhumé après que son frère lui ait fait extraire le cœur par le médecin de l’Armée de Bretagne, Emile Deschamps et l’ait emporté !!!!!

Le nom de cet homme leur est inconnu.

Etrange et émouvante histoire.

D’un côté, l’attachement des frères d’arme qui prennent soin du corps du décédé et celui du frère de sang qui prend le soin de faire extraire le cœur pour, je suppose, le ramener au pays.

De l’autre côté, cet acte sans nom.

Qui était-il ? Son frère a-t-il survécu à cette guerre et ramené le cœur chez lui ?

Et pourquoi avoir attendu si longtemps avant de raconter cet histoire ?

Christine LESCENE
Christine LESCENE

Généalogiste professionnelle depuis 1993 - formatrice en généalogie professionnelle depuis 1995 - Généa bloggeuse depuis 2008

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Un commentaire

  1. C’est émouvant et tellement symbolique de garder le coeur d’un etre cher ; ceci explique peut-etre le témoignage tardif : ne pouvoir en parler sur le champ puis ne pouvoir garder ce témoignage plus longtemps…c’est le journal de bord du médecin de l’Armée de Bretagne Emile Deschamps qui pourrait en dire plus…serait-il possible d’y avoir accès ? Tous ces souvenirs retrouvés,inachevés,seraient pour un romancier une source d’inspiration fabuleuse…pour une romancière aussi donc…

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